L’augmentation mondiale de la détection d’entérobactéries productrices de carbapénémases est alarmante et représente une menace croissante pour la délivrance des soins et la sécurité sanitaire en Europe et au delà.

En 2012, le centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDD), pendant du CDC américain, a lancé un grand projet: « l’étude européenne sur les EPC » encore appelée EuSCAPE. Ce projet a pour but de permettre une meilleure compréhension de la prévalence et des facteurs de dissémination des EPC, afin de mettre en palce une stratégie de diagnostique et de surveillance performante basée sur l’action des laboratoires d’analyses médicales en Europe.

Les résultats détaillés de cette étude, récueillis et analysés pays par pays à partir d’un questionnaire envoyé aux laboratoires de référence à partir de 2013 sont accessibles ici.

En ce qui concerne la France, qui appartient à un cluster épidémiologique précis avec la Belgique et l’Espagne, le nombre de cas d’EPC a rapidement augmenté à partir de 2009 avec un pic d’augmentation dans le dernier trimestre de 2014 pour en faire un des pays Européen les plus touchés par la question.

Les EPC de type KPC déclinent lentement, avec une augmentation rapide de la prévalence des OXA-48. La plupart des cas détectés ont été importés (voyages ou migrants ayant été hospitalisés à l’étranger), mais on note une augmentation importante des cas d’EPC autochtone, en majorité OXA-48.

En 2014, l’ordre de prévalence des génotypes de carbapénémases retrouvé est: OXA-48 (en grande majorité E. coli et K. pneumoniae)>>NDM>VIM>KPC.

Le laboratoire BPR est dès aujourd’hui en mesure de détecter (pour du screening à l’admission hospitalière, du suivi d’épidémie, ou du dépistage focalisé) l’ensemble de ces génotypes de résistance par technique de biologie moléculaire (PCR).

 

Ref: Carbapenemase producing enterobacteriaceae in Europe. EuSCAPE working group.