Le laboratoire BPR-AS recevait Stéphane Getten, journaliste à la République du Centre, dont l’article est paru le 7 août dernier :

Visite chez BPR AS, le laboratoire de Pannes intégré dans le plan national de lutte contre la maladie de Lyme, lui-même mis en place par le ministère de la Santé.

La maladie de Lyme connaît une croissance spectaculaire et est devenue un enjeu de santé majeur ( notre édition du 11 juillet). Basé dans la zone Arboria de Pannes, le laboratoire d’analyses médicales spécialisées BPR AS est intégré depuis le départ au plan Lyme lancé par le ministère de la Santé. Il pratique 15.000 tests par an de cas suspects transmis par des laboratoires de toute la France et applique notamment la technique de Western Blot. Une expertise spécialisée est ensuite communiquée au médecin traitant et au patient, via un compte-rendu.

Un automate pour réaliser le test western blot

« Par la méthode western blot, nous faisons migrer des antigènes de la bactérie responsable sur une bandelette, et nous les confrontons aux anticorps d’un patient afin de voir s’ils réagissent », indique le Dr Thomas Nenninger.

L’analyse est effectuée par l’Euroblot One, un automate dans lequel une technicienne place jusqu’à 40 échantillons à la fois. La machine effectue le test en 3 h 30. Le tout est supervisé par Jennifer Ranty, la responsable technique du plateau. Puis, les résultats sont imprimés et confiés aux docteurs Nenninger, Mentz ou Oliel, les trois médecins biologistes du laboratoire, spécialistes de la maladie de Lyme. Ils les analysent, les interprètent et dressent un diagnostic qui est envoyé au laboratoire demandeur.

Les « faux négatifs »

En cas de suspicion de Lyme, le patient effectue un dépistage sérologique classique par la technique « Élisa ». S’il s’avère positif, son médecin traitant peut lui prescrire une confirmation par la technique de Western Blot. L’ensemble lui sera alors remboursé par la Sécurité sociale. Toutefois, dans de rares cas, la sérologie Élisa peut être négative, quand le test Western Blot s’avère au contraire positif.

« Il existe des « faux négatifs » », éclaire le Dr Thomas Nenninger. « Des patients malades ne sont pas détectés avec la sérologie de dépistage initiale. Certains patients demandent donc parfois directement un test de type Blot à leur laboratoire, qui nous le transmettra. Toutefois, sans prescription médicale, ce test ne sera pas remboursé au patient ». Il lui coûtera alors 50 € (18 € pour un simple dépistage).

Pour éviter tout désagrément avec les tiques, notamment en cette saison, il est nécessaire de prendre des précautions lors des promenades en pleine nature (notamment mettre des vêtements longs). En cas de doute, il est recommandé de consulter son médecin traitant. Et il est possible de demander la réalisation d’un western blot auprès de son laboratoire.

 

Marjorie Speciel, la technicienne, aligne les tubes, afin de les placer dans l’automate Euroblot One (en arrière-plan), qui va effectuer le test. © Droits réservés

Pourquoi le test Elisa ne suffit pas toujours

Pourquoi la sérologie classique (Elisa) ne détecte pas tous les patients malades ?

« Le problème est lié à l’existence des différentes espèces de Borrelia (nom de la bactérie de Lyme transmise par la tique) en fonction des zones géographiques : Asie, Amérique, Europe, etc. » explique le docteur Thomas Nenninger. « La Borrelia découverte en 1977 dans la ville de Lyme aux Etats-Unis est Borrelia Burdoferi. Mais en France, elle est différente. Aussi est-il légitime de se demander si les tests initiaux pour les dépister ont toujours été adaptés au pays où ces tests sont réalisés. Par ailleurs, une réflexion sur les protocoles de traitement les plus adaptés est en cours, en fonction de la sévérité du stade de la maladie de Lyme ».

Stéphane Getten  

 http://www.larep.fr/pannes/2017/08/07/15-000-cas-suspects-apres-des-piqures-de-tiques-sont-testes-chez-bpr-as-chaque-annee_12509014.html